Eléments de présentation de la race
ORIGINE DE LA RACE
C’est au Turkménistan que naît l’Akhal Téké, entre la
Caspienne et les montagnes de l’Afghanistan et de l’Iran, dans les steppes sans
fin qui s’étendent jusqu’aux confins de l’Asie. C’est là qu’on retrouve l’une
des plus anciennes traces de domestication du cheval. Les archéologues ont en
effet découvert au printemps 2000, dans la nécropole de Gonur-depe (dans la
région de Mari), datant du IIIe et IIe millénaire avant J.C., le squelette d’un
poulain d’un an sacrifié près des tombes d’hommes. Ailleurs, dans le sud du
Turkménistan, d’autres fouilles révèlent une domestication sans doute
antérieure. Quoi qu’il en soit, les peuples indo-iraniens et
turcomans, contrairement à d’autres peuples d’Asie, comme les Mongols,
semblent avoir très tôt pris conscience de l’utilité de sélectionner les
chevaux en fonction de leurs qualités physiques et de leurs aptitudes, en
particulier la vitesse et l’endurance. Du coup, les chevaux turkmènes (comme
les chevaux turcs) sont relativement grands pour des races anciennes et
présentent bien des ressemblances avec le Pur-Sang Anglais.
Deux tribus semblent avoir fait
preuve de réelles qualités d’éleveurs : les Tékés qui peuplent l’oasis de
l’Akhal, située autour d’Ashgabat (la ville de l’amour), et les Yomud, situés
plus au nord.
Lorsque les Russes ont conquis
ces territoires d’Asie Centrale, après de rudes batailles, ils ont baptisés les
chevaux Turkmènes du nom de ces deux principaux foyers d’élevage : cheval
yomud, correspondant plutôt à un cheval de berger, assez court et petit,
quoique fin, et cheval akhal-téké, correspondant plutôt au cheval de guerre des
combattants des steppes qui partagent avec les guerriers arabes la technique de
l’assaut rapide, suivi d’un repli tout aussi rapide, à partir duquel ils affaiblissaient
l’ennemi grâce à des tirs de flèches. Le cheval de ces guerriers devait donc
posséder deux qualités : l’endurance (car il pouvait venir de loin) et une
bonne pointe de vitesse (pour l’assaut).
Ce sont les Russes qui ont commencé le stud-book moderne à la fin du XIXe siècle, conscient de la valeur de l’Akhal-Téké comme cheval d’arme mais aussi comme cheval de course. Ce stud-book démarre ainsi en 1885 avec la naissance de Boynou, qui est à l’origine de tous les Akhal-Téké moderne.
CARACTÉRISTIQUES
L’Akhal-Téké est un Pur-Sang. Il partage certaines de ses
qualités avec le Pur-sang Arabe et le Pur-Sang Anglais. Mais il possède une
ligne caractéristique, notamment à cause de la longueur de son dos et de la
finesse de son encolure, qu’il porte très haut, véritablement en col de cygne.
Il est généralement sec, fin, longiligne, avec « beaucoup d’air sous le
ventre », mais possède aussi une forte constitution et une charpente
solide.
La tête est longue, finement ciselée, généralement avec un front large et des oreilles longues, portées très haut. Les yeux sont grands et expressifs, souvent dessinés en amandes. La nuque est longue et portée souvent presque à la verticale. Le garrot est le plus souvent très développé voire proéminent. Le corps est long et fin. La poitrine est plutôt étroite. Les jambes sont fines avec des tendons forts et saillants. Le paturon est long et extraordinairement flexible. Il s’appuie sur un sabot généralement fuyant, à la corne très dure. La peau est fine et le poil présente la caractéristique de réfléchir la lumière d’une manière particulière. Certains spécialistes considèrent que c’est parce qu’il est fourchu que ce poil diffracte la lumière, ce qui crée les fameux reflets des robes de l’Akhal-Téké. La crinière est rare et le toupet quasi inexistant.
Trois types d’Akhal-Téké peuvent être distingués. Le premier type est le plus typique et généralement bien représenté par les produits des lignées Gélishkli, Peren et Kaplan. Le second type, généralement plus petit et meilleur en vitesse pur est représenté par les lignées Karlavach et El. Le type 3, a un corps plus massif. Il est représenté par les lignées Arab et Dor-Bairam.
Le studbook de 1981 (Vol. VI) enregistrait les mensurations moyenne pour un étalon Akhal-Téké : 157.6 (hauteur au garrot), 160.1 (longueur du corps/tronc, mesuré en diagonal), 176.4 (tour de poitrine), 18.8 (circonférence du canon) et pour une jument 157-159-175-18.7. Douze ans plus tard, en 1993, les statistiques pour les étalons, faites sur 190 chevaux de 13 pays (dont 88 du Turkménistan, 51 de Russie et 21 du Kazakhstan), montraient une augmentation de toutes les mesures sauf la longueur du corps : 159.2-160.0-177.5-19.18. Les chevaux élevés en Europe sont généralement plus forts.
APTITUDES ET CARACTÈRE
La conformation de l’Akhal-Téké
moderne lui confère une grande polyvalence sportive. Certaines lignées
s’illustrent en course au Turkménistan et en Russie. D’autres possèdent
l’élégance des allures et la puissance qui font un parfait cheval de dressage,
la lignée Arab est sans doute la meilleure dans ce domaine. La puissance de
leur arrière-main en fait généralement de bons sauteurs. Leur passé dans la
steppe leur assure des tissus très secs, comparables à ceux du Pur-Sang Arabe et
un rythme cardiaque très bas. Ils sont donc aptes aux épreuves d’endurance.
Dans les années à venir, ils devraient pouvoir faire leurs preuves en France dans des disciplines aussi variées que le dressage, le CSO, le complet ou l’endurance.
Contrairement à la légende, la
plupart des Akhal-Téké sont calmes. Le fait qu’ils soient depuis des
millénaires au contact de l’homme contribue à un tempérament très proche de
l’humain. On dit que ce sont des chevaux à vouvoyer, parce qu’ils ont horreur
de la violence. Ce ne sont pas des chevaux qui aiment changer de main. Ils
apprécient d’avoir un seul cavalier, auquel ils s’attachent et envers qui ils
sont capables de faire preuve d’un véritable dévouement.
Pour conclure, ce sont des chevaux généreux mais qui nécessitent du tact.
ROBES
Toutes les robes sont admises, mais l’Akhal-Téké a la particularité de posséder des robes rares, en particulier, l’isabelle doré et le cremello. De plus, une majorité des sujets présente la caractéristique unique de posséder une structure de poil telle qu’elle réfléchit la lumière pour produire à la surface des reflets métalliques.
La robe la plus prisée est l’isabelle doré. C’est cette couleur si caractéristique de la race et très recherchée des Turkmènes qui a fait surnommer souvent ces chevaux les « chevaux d’or »
Les Européens et les américains apprécient aussi le cremello. Les chevaux de cette robe ont généralement les yeux bleus. Les Turkmènes évitent de choisir ces chevaux comme reproducteurs, parce qu’ils les considèrent plus fragiles que d’autres. De fait, ils ont les yeux et la peau clairs, ce qui offre un risque de sensibilité aux rayons du soleil et peut être source de mélanome. En revanche, ils sont très appréciés pour le spectacle. Alexis Grüss, par exemple, présente un numéro avec des Akhal-Téké cremellos, parce qu’ils sont peu courants et ressemblent assez à l’image qu’on se fait d’un Pégase.
Les autres robes courantes
sont : l’isabelle, le bai, l’alezan, le noir. Le noir, outre qu’il offre
une bonne résistance aux agressions extérieures, est plutôt recherché car les
reflets métalliques qui s’y ajoutent lui donne un brillant incomparable.
D’où vient la robe isabelle dorée ?
De nombreux internautes s’intéressant à la robe isabelle
dorée de certains Akhal Téké, nous vous apportons quelques précisions. Ceci
dit, en tant qu’éleveur et cavalière, je pense que se passionner pour une
couleur de robe est ridicule. Un cheval n’est pas un pot de fleur ! Selon
moi, ses qualités premières sont :
-
qualité de ses applombs ;
-
qualité de ses proportions, en particulier celles des
épaules et des hanches ;
-
qualité du dos qui quelque soit sa longueur doit être
droit et souple ;
-
absence de blanc au niveau des sabots ;
-
et d’une manière générale, absence de dépigmentation
favorisant les lésions de la peau.
Ces qualités, assez peu recherchées aujourd’hui semble-t-il par les éleveurs, sont les qualités que je recherche en tant que cavalier au long cours. je veux un cheval qui ne se blesse pas lui-même, dont la foulée est ample car il se fatiguera moins, dont le dos est droit car il me portera avec moins de peine, dont la corne est dure car je le ferrerai moins souvent, dont la peau est noire car il résistera mieux aux agressions du soleil. Et surtout je ne souhaite pas que le cheval devienne un joli jouet dans un boxe qu’on traite comme une petite fille, lui qui aime les grands espaces. Mais, de fait, la robe isabelle dorée de certains akhal-téké est très belle.
Les progrès de la génétique ont permis de découvrir les
gènes impliqués dans les différentes couleurs de robe des chevaux.
Le isabelle résulte de la
présence de gènes dits de « dilution » qui ont pour effet d’éclaircir
les pigments déjà présents. Ces gènes sont appelés D et Ccr.
Le gène D dilue les deux pigments présent dans les
poils et les crins, à l'exception d'une bande de crins au centre de la
crinière. Une raie de mulet, les bandes cruciales et les zébrures sont
également des caractéristiques de l'action de ce gène.
Donc, (D,D) = dilution importante.
(D,d) = dilution moindre.
(d,d) = aucun effet.
Le gène Ccr dilue uniquement le pigment
Phaéomélanine (marron-rouge).
Donc, (C,C) = aucun effet.
(Ccr,C) = suppression de la
moitié du pigment marron-rouge.
(Ccr, Ccr) = suppression de la
quasi-totalité du pigment marron-rouge.
La robe isabelle possède donc les gènes (D,-) ou
(dd) qui joue sur la couleur plus ou moins clair de la robe et la paire (C,
Ccr). Cette dernière paire pose des problèmes aux éleveurs qui veulent éviter
le spectaculaire mais fragile cremello. Gène récessif, il peut être présent et
caché chez les deux parents mais réappaître chez le poulain.
Ce que donne les croisements :
Isabelle + Isabelle = cremello, bai ou isabelle
Isabelle + Bai = Isabelle
Isabelle + Cremello = 75% cremello, 25% isabelle
Dans les studbooks, on remarque que
l’identification des robes est souvent assez aléatoire.
Plyajnaya est identifiée noire pangarée alors
qu’elle est isabelle foncé comme le prouve ses nombreux poulains cremello.
Abdoula Kan est identifié bai, raie de mulet,
mais la raie de mulet est le signe du gène D, facteur d’isabelle…
Bref, comme la recherche génétique coûte cher,
il est à prévoir que peu de propriétaires fassent rectifier ces erreurs, somme
toute assez peu importantes
Pour des informations complètes, nous vous
conseillons de lire le dossier http://www.le-site-cheval.com/robes/index.html
Et pour des informations sur les robes des akhal-tekes :
http://www.turanianhorse.org/col_dun.html
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